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Sam Palavas
14 novembre 2009

LE CHOIX DU MAITRE

J'étais là, posée au milieu de ces étrangers, étrange mélange de masques et de capes, dans un décor assez féerique, où se mêlait le rouge et le noir. La lumière des chandeliers apportait de la chaleur dans ces hautes et larges pièces du château. J'attendais ce moment depuis des mois,  préparée longuement en appliquant les règles que l'on m' avait indiqué. Car ce soir, c'était le grand soir, LE CHOIX DU MAÎTRE.

Certaines initiées m' avait expliqué que le Maître ne venait que très rarement dans ce château, mais quand il apparaissait c'était pour choisir une nouvelle esclave, sa nouvelle proie, sa nouvelle moitié. Et, je voulais que ce soit moi. J'étais anxieuse, hors le fait de me retrouver à moitié nue sous ma cape en dentelles, je tremblais à l'idée de ne pas être choisie. Et, si je ne retenais pas son attention, si son regard ne croisait pas le mien ?

Un roulement de tambour fit se tourner toutes les têtes vers le grand escalier central. Il était là, debout, royal, superbe dans un costume blanc, avec sa chevelure noire, épaisse et un grand masque qui lui cachait une grande partie du visage. D'un seul mouvement les hommes se poussèrent pour laisser la place aux femmes qui, elles, s'avancèrent à l'unisson. Toutes formaient un grand cercle et elles se mirent à tournoyer, à danser, on aurait dit un ballet orchestré par le désir, par les frissons. A mon tour je me mis à danser, tout en épiant Le Maître, qui, doucement descendait les marches de l'escalier, une main sur sa cravache et l'autre sur son masque. A la dernière marche, la musique s'arrêta. On sentait que tout était préparé, calculé minutieusement, c'était une cérémonie bien huilée.

Les hommes s'avançaient maintenant vers leurs compagnes et enlevaient tour à tour leurs capes ou manteaux, dénudant ainsi leur moitié qu'ils offraient ce soir au Maître. Pour celles qui n'étaient pas accompagnées et dont je faisais partie, une femme toute de noir vêtue venait nous dénuder. La fraîcheur de la pièce avait fait place à une chaleur palpable dans le corps de chacune des femmes.

Il s'avança doucement, soulevant les cheveux d'une, fixant le regard d'une autre, puis il s'arrêta devant moi et me prit la main. Je sentais le sol se dérober sous mes pieds, mon coeur battait la chamade, mes pupilles dilatées devait lui transmettre mon émoi et mon attente. Je le vis sourire, portant ma main à sa bouche pour lui donner un baiser doux et fort à la fois. Le Naître m'avait choisi.

La femme au masque noir me remit alors ma cape sur les épaules et me dit de la suivre. Ce que je fis.

Après avoir traversé des couloirs interminables, nous voici enfin arrivées devant une grande porte de bois aux ferrures d'argent. Elle me fit passer devant elle et me fit signe de m'asseoir devant la cheminée. Quand la porte se referma derrière elle, je n'avais plus de tremblement, j'étais dans l'expectative de la rencontre. Cette rencontre que j'avais rêvé des nuits entières, que j'avais espéré toute une année. Un homme habillé en valet entra et posa deux coupes de champagne sur le guéridon, sans un mot, un fantôme aux longs habits dorés. Puis, il entra, sans un mot, il enleva sa cape et son masque et je vis ses yeux, des yeux noirs et perçants. Il me fouillait, m'analysait, me questionnait sans une parole, seulement du regard. Je voulais parler mais il m'en empêcha, mettant son gant sur mes lèvres. Doucement, il me releva, me fit tournoyer autour de lui, admirant mes courbes et mon corps qui se dévoilait à travers ma robe de soie.

Lentement, il défit la seule bretelle qui retenait ma nudité et j'étais là, nue devant lui, dans cette immense pièce dos à la cheminée qui cuisait mes reins. Il me dit de m'agenouiller, je sentais la froideur de sa cravache sur ma croupe qui se dressait peu à peu. Je sentais ses doigts dans mes cheveux qui se crispaient à la cadence de mon corps qui se pliait, se repliait. Il défit d'un geste sec et brutal son manteau, il me redressa violemment et écrasa ses lèvres sur les miennes. Son baiser était tendre et violent, sauvage et doux, je vacillais dans ses bras, mon corps attendait plus, mes sens étaient aiguisés au plus haut point et je sentais le plaisir coulait à l'intérieur de mes cuisses.

Il m'entraîna jusqu'au lit que j'avais ignoré, posé dans un coin de la pièce caché par des tapisseries chinoises. Un grand lit à baldaquin aux couleurs vives et chaudes. Sans un mot il retira ses habits, se dénudant à son tour. Il était beau, grand, puissant, musclé et je sentais peu à peu ses baisers et ses caresses plus douces, plus tendres. Chaque coin de ma peau était explorée, caressée, embrassée, je m'enflammais sous ses mains. Voulant partager cette douceur, je tentais à mon tour de le caresser mais il m'arrêta net, c'est lui qui décidait et moi qui obéissait.

Notre nuit fut longue, à la fois tumultueuse et calme, douce et violente, folle et sage. Je connus sous ses mains les plus tendres caresses, les plus fougueux baisers, les plus grandes exigences. J' étais sa poupée, son objet, sa princesse, son esclave. Et j'ai aimé cela, j'ai aimé être à la fois caressée, manipulée, cajolée, renversée, n' être qu'un corps sans âme pour renaître de tous mes sens, de toute ma passion. Cette passion charnelle qui me dévore, qui me bouffe, qui tord en deux mon corps. Ne plus penser, se laisser faire, obéir, oublier, se perdre, se retrouver.

Puis le jour s'est levé, je me suis réveillée seule dans ce grand lit vide, où une bataille charnelle avait eu lieu toute la nuit. Je me sentais fatiguée, le corps engourdi, mais si heureuse, si épanouie, les yeux brillants et les sens aiguisés. J'étais fière, grandie par toute cet amour charnel que la nuit m'avait apporté, j'avais été LE CHOIX DU MAÎTRE

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Commentaires
M
Moon a pensé à un dentiste puis je lui ai expliqué que tu ne les aimais pas et que la chaîne Equidia devait passer des vidéos Marc Dorsel. C'est bon à savoir, et hop, en amazone ! :))
M
La nuit fut longue mais la description est courte... Bon, je sais, tu avais les yeux "remplis de reconnaissance" ! C'est souvent mieux en rêve, de toute façon :)
Sam Palavas
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